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Centre d'Études des Relations et Contacts Linguistiques et Littéraires

Séminaire des doctorants

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Créé en 2013, le séminaire des doctorants du CERCLL a pour objectif de créer un espace d’échange et d’émulation entre les jeunes chercheurs du laboratoire et avec les doctorants de sciences humaines, en favorisant l’interdisciplinarité.
La présence aux séances du séminaire permet de valider deux crédits ECTS.

2024-2025 : Normes, normalisations, anormalités

La notion de norme intéresse différents domaines et disciplines. Elle recouvre notamment la question de la catégorie, aussi bien théorique qu’esthétique, qui structure les sciences humaines et sociales : que l’on parle de genres littéraires, de classes grammaticales, de pratiques langagières, de groupes sociaux ou de toute entité qui tend à agréger dans un ensemble différentes réalités, la catégorie répond à une nécessité d’ordonner, de nommer, de s’individuer. Entre dans une catégorie tout objet qui correspond à une certaine norme, or cette organisation nécessairement restrictive et arbitraire du réel demande à être conscientisée et interrogée.
En effet, si les catégories tendent à théoriser et à figer une norme, elles induisent une injonction tacite à la conformité qui fait tendre la norme vers la normativité. Ainsi, interroger la norme, c’est aussi et surtout questionner ses marges, les frontières qui la dessinent ou la transgressent, les écarts qui peuvent l’élargir, la contester, l’estomper ou au contraire la définir.
La question est donc de savoir comment appréhender des objets qui ne s’inscrivent pas dans nos représentations normatives, culturelles, linguistiques ou théoriques, qui échappent à la catégorisation. Dans ce séminaire trouveront donc leur place toutes les réflexions portant sur des objets hybrides, transgressifs, « non conformes », « innommables », non-identifiés, qui bouleversent (consciemment ou non) la norme héritée ou imposée dont ils s’émancipent.
Ce séminaire se déroule dans le cadre du projet "Marges et subjectivités" porté par le CERCLL. Il entre en résonance avec la question des marges et des frontières déjà questionnées par le séminaire AREAL de 2023-2024 "In situ / Ex situ : nouvelles approches du territoire dans le champ littéraire et culturel". Le séminaire 2023-2024 des doctorants de Praling interrogeait quant à lui les "Problèmes de frontière" d’un point de vue lexical et grammatical. La question de la norme est en outre au coeur de l’ouvrage de la directrice actuelle du CERCLL, Christine Meyer, Questioning the Canon : Counter-Discourse and the Minority Perspective in Contemporary German Literature (De Gruyter, 2021). 
Voir l'appel et la bibliographie

Le séminaire commencera au début de l’année 2025. Des informations complémentaire et un calendrier seront bientôt disponibles sur cette page. 
Si vous êtes intéressé·e pour intervenir, merci de faire parvenir vos propositions de communication d'ici au 13 décembre aux adresses suivantes :
Claire Largillier : claire.largillier@hotmail.fr
Hélène Tirot : helene.tirot@gmail.com
Marine Mathieu : mathieu.marine23@gmail.com
Jason Monard : jasonmonard@gmail.com

2020-2021 : Ondes de choc esthétiques. Scandales, choc et esthétique de l'Antiquité à nos jours

Le scandale repose sur un choc, une dissonnance cognitive provoquée par ce qui nous semble incompréhensible. Mais si le choc est d’abord négatif, il devient dans le cadre du succès de scandale un élément positif, voire même la condition d’appréciation de l’œuvre au XXe siècle. Inversement, le lien entre choc et traumatisme pose la question de la représentation esthétique, puisque pour certains lecteurs-spectateurs le choc n’est plus source de catharsis mais menace de réactiver le traumatisme. La dissociation entre l’horizon d’attente d’une partie du public et les valeurs perçues dans l’œuvre provoque l’indignation à l’origine du scandale. Le discours critique qui l’accompagne s’organise autour de couples d’oppositions : moral/immoral, beau/laid, vrai/faux, fou/raisonnable – voire normal/ pathologique, mais ces oppositions ne sont pas également employées au fil du temps. La réception des œuvres étant mouvante, le scandaleux peut être intégré à la norme, puis éventuellement re-marginalisé après une période de tolérance ou de « classicisation ». Enfin, la production de l’œuvre est contrôlée et ordonnée par des procédures à la fois internes et externes, ce contrôle s’exerçant sur trois éléments à savoir l’objet , la circonstance, et le sujet, autant d’éléments  qui évoluent dans le temps. Les différentes constructions des notions de scandale et de choc et leur interaction en littérature et dans les arts, engage donc tout un réseau de jugements moraux, esthétique, épistémologiques et politiques qui doivent être historicisés et remis en question.
Voir l'appel complet et la bibliographie.

2018-2019: Le pur et l'impur: figurations de la souillure et aspirations à la pureté

Séminaire organisé par Annabelle Bolot, Louise Dehondt et Loïc Le Sayec.



L’aspiration à la pureté s’accompagne invariablement de la déploration d’une perte ou d’un inachèvement. La pureté s’inscrit toujours implicitement dans un récit tendu entre des directions opposées. Ce récit s’est pendant longtemps déployé dans le cadre d’une anthropologie chrétienne de chute symbolique dans la décadence où le présent n’est plus qu’une marche laborieuse vers un avenir qui signera le retour vers la pureté originelle – rêvée et fantasmée – d’un temps mythique. Mais depuis le XIXe siècle, ce récit est désormais de plus en plus informé par une anthropologie évolutionniste où l’homme tente de s’arracher à son impureté originelle grâce au processus de civilisation historique, mais manque toujours de retomber. Ineffable cependant, la pureté ne semble pas exister, pas même chez le saint, sinon comme idéal régulateur. Comme le conclut Colette dans son essai intitulé Le Pur et l’impur, « le mot pur ne m’a pas découvert son sens intelligible ». Le réel au contraire permet de dire l’impureté, des corps, des intentions, car il est le lieu par excellence du mélange, des compromis et des ambivalences, du devenir et de la corruption. Les jugements de pureté et d’impureté engagent ainsi tout un système symbolique dont les implications métaphysiques, philosophiques, morales, politiques et esthétiques doivent être questionnées, et qui, loin d’être considérés comme des objets immuables, doivent être historicisés.
Ce séminaire se propose donc d’étudier les différentes constructions des notions de pureté et d’impureté en littérature et dans les sciences humaines, selon un vaste spectre temporel, depuis le Moyen Age jusqu’au milieu du XXe siècle.

L’appel à communications diffusé au printemps 2017, ainsi que la bibliographie qui l’accompagnait sont disponibles ici : Appel à communication


Calendrier :

17 avril 2018 : Séance d’introduction, animée par Louise Dehondt.
Brève introduction des notions, sous un angle littéraire, anthropologique et philosophique.
Annabelle Bolot : « Du Lévitique à Jankélévitch : la pureté comme idéal régulateur. Quelques réflexions métaphysiques et philosophiques. »
Loïc Le Sayec : « De la souillure de Mary Douglas : apports de l’anthropologie pour la littérature. »

Mardi 5 février 2019 : Chute et chairs impures.
Séance animée par les organisateurs. Nouvelle introduction à destination des doctorants en première année. Tour de table. Rappel du projet. Annonce du programme de l’année.
Annabelle Bolot : « Récits de l’attente. Pureté et expérience temporelle : quelques réflexions à partir des travaux de Jankélévitch »
Louise Dehondt : « Effluves impurs : corps, contacts, mélanges inquiétants ».
Loïc Le Sayec : « L’impureté dans tous ses états : poétique et rhétorique de la boue dans la littérature du XIXe siècle ».

Mardi 5 mars 2019 : Déchets : objets purs et impurs, objets hybrides ? Dialogue entre anthropologie et littérature. Séance animée par Loïc Le Sayec.
Interventions de Julie Désert et Camille Dormoy (doctorantes Habiter le monde).

Mardi 2 avril 2019 : Pureté et impureté à la Renaissance.
Séance animée par Louise Dehondt.
Interventions d’Elisabeth Lacombe (CERCLL) et Kévin Hémery (TrAme)

Mai 2019 : Féminin et impureté au Moyen-Âge.
Interventions de Susanna Scavello et Camille Galetto (TrAme)

Juin 2019 : Puritanisme et impuretés littéraires.
Séance de débat animée par Annabelle Bolot.


24-25 septembre 2019 : Colloque Jeunes chercheurs au Logis du Roy.



2016-2017: La parole de l'autre, suite et fin

Après un premier cycle consacré aux outils permettant de faire émerger la parole de l'autre, le deuxième volet du séminaire s’est penché sur les espaces où elle se produit et cette dernière année aura valeur de conclusion, en se souciant particulièrement des mises en discours et des représentations de l’Altérité.

Jeudi 02 février 2017 : Première séance, Salle A3, Campus
- Annabelle BOLOT : La Parole de Dieu dans l'œuvre de Saint-Simon
- Louise DEHONDT : Entre balbutiements, larmes et enchantements... La parole des vieilles femmes chez quelques poètes de la Renaissance

Vendredi 24 mars 2017
: Deuxième séance, Salle B206, Campus
- Elise GUIGNON : La parole des femmes de chambre dans les romans de la seconde moitié du XIXe siècle
- Lydie CAVELIER : La parole de l'autre et l'oeuvre poétique de Pierre Chappuis.

Lundi 24 avril 2017: Troisième séance.
Programme à définir

Jeudi 1er juin 2017 : Journée d'études clôturant le cycle autour de la Parole de l'Autre

2015-2016: les représentations de l’altérité et ses mises en discours

Ce séminaire 2015-2016 des doctorants du CERCLL s’inscrit dans la continuité des travaux de réflexion menés lors des deux précédentes années autour de la thématique de la « parole de l’Autre ». Si l’année 2013-2014, consacrée à l’analyse des enjeux et des perspectives, a permis d’identifier les outils utilisés pour faire émerger cette parole de l’Autre, l’année 2014-2015, orientée davantage vers les espaces de la parole, a de son côté représenté l’occasion de faire émerger et de prendre en compte une réelle interdisciplinarité, grâce à l’adhésion de doctorants d’autres disciplines. Pour rappel, ce séminaire réussissait en effet les doctorants du LESCLAP et du CERR la première année et s’est étendu à l’ensemble du CERCLL l’année dernière.
Dans cette dynamique, nous proposons de poursuivre notre travail de réflexion en ouvrant un nouvel axe d’étude qui portera sur les représentations de l’altérité et ses mises en discours.
De ce questionnement sur l’altérité peut naître une transversalité qui unit les travaux des membres de toutes les disciplines représentées, tout en prenant des directions différentes : nous espérons que cette interaction pourra donner lieu, pour chaque doctorant, à un approfondissement et à une mise en perspective nouvelle de son travail.
Ce que nous entendons par l’intitulé « Altérité(s), mises en discours et représentations identitaires » est une interrogation sur la façon dont l’Autre est décrit, imagé, selon les moyens mis en œuvre pour qu’il soit visible, selon les intentions de celui qui l’a catégorisé comme Autre, et selon la réception de celui qui voit représenté l’Autre. Cette notion d’altérité présuppose en effet des transferts, puisque sa définition et sa représentation varient selon de nombreux facteurs : aires géographiques, imaginaires, langues et rapports à la/aux langues, genres, époques… La figuration de l’altérité génère une réflexion intéressante sur ce qui est considéré comme la norme, la coutume, l’ordinaire. L’échange et la confrontation des œuvres, des textes, des périodes, des langues, des usages, des pratiques linguistiques, des disciplines permettent une connaissance non pas seulement de l’Autre mais de Soi, par un effet de miroir inversé. Nous souhaiterions introduire un nouveau concept, accrédité récemment dans les sciences humaines et sociales, nommé l’intermédialité, présenté par nos camarades Renoir Bachelier, Audrey Faulot et Fanny Martin en 2014, en vue d’ajouter un autre outil à notre recherche.

Afin de diversifier les angles d’approche, nous tenterons de multiplier les interactions et de favoriser les thématiques transversales.

Nous réfléchirons notamment aux problématiques suivantes :
  1. Nous chercherons à définir l’altérité, notion vaste s’il en est. Y-a-t-il homogénéité de cette notion selon les disciplines, selon les approches ? Peut-on définir ou redéfinir une approche de l’altérité ?
  2. Comment peut-on identifier l’altérité, en tenant compte de sa mobilité, de son aspect protéiforme, de ses variations culturelles, linguistiques et littéraires ?
  3. Comment se construit l’altérité ? Par quels imaginaires, quels cheminements intellectuels se fonde cette notion de l’altérité ? De quelle manière l’altérité se met-elle en mots, se transforme-t-elle en discours ? Comment cette abstraction se métamorphose-t- elle en faits concrets, en réalités historiques et linguistiques ?
  4. Quelle est la finalité de cette représentation ? Quelles sont les visées morales et idéologiques de cette notion de l’altérité ?

Séance du 13 janvier 2016

« La figure de la prostituée dans le roman du second XIXe siècle : altérité(s) des corps altérés » par Elise Guignon.
Personnage-phare des romanciers naturalistes et décadents, la prostituée génère une réflexion multidirectionnelle autour du concept d’altérité. Figure socialement marginale et marginalisée, la prostituée se construit dans la contradiction avec la femme petite-bourgeoise, à laquelle sont imposées normes conventionnelles et bienséances par la gent masculine. Elle est également représentée par rapport à ses relations avec les hommes, ce qui entraîne le questionnement autour d’une autre altérité, celle qui s’établit entre féminin et masculin ; les écrivains du XIXe siècle prennent conscience de l’évolution du rôle et du statut de la femme, et transmettent dans leurs romans les angoisses créées par cette femme en pleine mutation, prenant peu à peu du pouvoir et cherchant à prendre la parole, une parole qui tend ainsi ne plus être celle de l’Autre. Cependant, la mainmise des hommes est encore majoritairement présente ; si la femme a peu à peu accès à la parole dans leurs écrits, c’est toujours à travers le prisme de leur fiction. La parole de l’Autre est donc appropriée par le normé et par le dominant ; l’espace de parole s’avère donc factice et stéréotypé.

« L’allocutaire, la parole de cet « Autre » dans le langage. Apport de la théorie de Damourette et Pichon dans l’Histoire des Sciences du Langage » par Maylis Fernandez.
Edouard Pichon et Jacques Damourette, deux grammairiens du début du XXe siècle, se distinguent en tant qu’autodidactes ; ils ne sont linguistes ni de formation, ni de profession, ce qui fait déjà d’eux des personnalités à part dans le monde des Sciences du Langage. Leur grammaire ne se fondait pas sur la terminologie grammaticale traditionnelle de l’époque, et est encore jugée actuellement comme peu conventionnelle. Leur intérêt et leurs connaissances en psychologie et en psychanalyse les ont poussés à s’intéresser au rôle de l’Autre dans la situation de communication : ils ont notamment travaillé sur la perception de « l’allocutaire », en tant que sujet parlant, par le locuteur. Locuteur et allocutaire sont interdépendants ; le locuteur ne peut exister en tant que locuteur sans allocutaire potentiel. Cette relation fait que le statut d’Autre est variable, puisque la parole passe d’un interlocuteur à l’autre. Cette influence conjointe a mené Damourette et Pichon sur les chemins de ce qui aboutira à la sociolinguistique : l’Autre influe, dans le langage, sur la pensée de l’allocutaire et/ou du locuteur, et cela d’autant plus fortement que des différences les opposent (âge, région, religion, sexe…). La terminologie utilisée pour désigner l’Autre dans les Sciences du Langage est variable. Il nous apparait que cette diversité est à creuser : « allocutaire » et « interlocuteur », malgré une synonymie de surface, peuvent en réalité refléter une vision profondément différente du rôle de l’Autre.

2014-2015: les espaces de la parole de l’Autre

Pour l’année 2014-2015, nous nous concentrerons sur les espaces de la parole de l’Autre.
  1. Nous chercherons d’abord à définir quels sont ces espaces qui selon la nature qu’ils engagent peuvent se chevaucher voire se confondre ou se dissocier. Une attention particulière pourra être accordée aux espaces géographiques où coexistent des cultures et/ou des langues différentes. On réfléchira notamment sur la façon dont sont structurés ces espaces, en fonction des communautés langagières qui ne s’y limitent pas nécessairement. Y a-t-il un macro-espace qui engloberait ces communautés tendant ainsi à les absorber hiérarchiquement ou des micro-espaces qui coexistent assumant ainsi l’hétérogénéité linguistique ?
  2. Ces espaces peuvent aussi être d’ordres symbolique (privés versus public, officiel versus clandestin, ouverts versus fermés…) ou générique (espace du discours ou du texte dont l’organicité reste à questionner) ; l’espace co-construit dans l’enquête ; ou l’espace de la thèse dans laquelle le chercheur répartit la parole, d’un point de vue méthodologique . On sera particulièrement attentif à mettre au jour les enjeux idéologiques associés à la constitution d’un espace de parole : créer un champ revient aussi à en questionner les limites dans un geste ambivalent qui fait exister autant qu’il circonscrit (espaces de l’histoires littéraire, politique, linguistique…).
 Les responsables du séminaire : Audrey Faulot, Fanny Martin & Hemza Zekri.
 
Séance du Mercredi 7 Janvier 2015, 14h 17h
 
Hemza Zekri (CEHA) : La chronique comme espace officiel.
La fin du XVe siècle et le début du XVIe, fut marqué dans la péninsule ibérique par des transformations radicales survenues suite à la prise du pouvoir des Rois Catholiques, Isabel Ière de Castille y Ferdinand II d’Aragon. Ces deux monarques mirent en marche leur projet d’unification territoriale et spirituelle, en achevant le long processus de la Reconquista (la reconquête des terres conquises par les musulmans) et en rétablissant l’autorité et la suprématie de la monarchie sur la noblesse. Dans cette perspective, la chronique pouvait fournir un outil de propagande destiné à légitimer la politique officielle et de rallier le peuple et la noblesse à leur entreprise de Reconquista des terres sous domination du royaume nasride de Grenade, dernier réduit musulman de la péninsule ibérique. En effet, la chronique se transforma en texte officiel, où l’espace réservé au camp adversaire est très réduit mais néanmoins signifiant.

Maxence Rogandji (LESCLAP) : Le chat comme espace de la parole des Autres.
Cette communication traite de l’usage de la langue française à l’intérieur des nouveaux moyens de communication via les téléphones portables, les e-mails, les chats, les forums et les blogs. Notre réflexion consistera à décrire les pratiques à la fois sociale et lexicale, car les NTIC (Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication) ont changé notre manière de communiquer, mais aussi d’étudier, d’acheter, de s’informer, de se distraire, etc. Nos échanges sont aussi bouleversés par des langues de plus en plus cryptées, difficilement déchiffrables.
Les interrogations qui sous-tendent cette réflexion sont les suivantes : ces nouvelles technologies sont-elles à l’origine des nouvelles pratiques scripturales observées sur les blogs ? Ces pratiques sont-elles nées d’une adaptation du locuteur aux NTIC ? Est-ce par gain de temps que les internautes deviennent créatifs ? Cryptent-ils leurs messages de manière consciente ou non-consciente ? Ces questions seront envisagées à travers notre travail d’enquête et d’un examen croisé de ces problématiques observées en Afrique et ailleurs. Le blog internet <www.dolcegaboma.ning.com> nous servira de corpus.

Présentation du projet de thèse d’Ana VILAR.
Cette thèse est consacrée à l’étude des facteurs pragmatiques dans un même genre, le script, d‘un point de vue pragmatique et traductologique. Le corpus retenu est le script de la sitcom « Will & Grace ».
Notre réflexion se situe donc aux entrelacs du multilinguisme. Lorsque l’on parle de facteurs pragmatiques, l’on fait référence notamment à des marqueurs discursifs et de politesse verbale (pour leur forte présence dans notre corpus). Avec le scénario de la sitcom « Will & Grace », nous étudierons les différents types de stratégies utilisées en termes de traduction, mais nous essayerons aussi de répondre à des questions qui concernent le corpus en soi, en tant que corpus. Nous nous intéresserons à ce « discours écrit », fait pour imiter l‘effet du discours spontané. Nous nous demanderons notamment si précisément il convient de parler de discours oraux ou de genre littéraire. Notre objectif consistera à analyser sous l’angle descriptif l’impact des facteurs pragmatiques dans la communication, tant dans la langue d’origine (anglais), que dans les langues cibles (espagnol et français) et leurs relations.

Séance du Mercredi 17 Juin 2015
, 14h 17h
Margaux BURATTI : Comment répartir l’espace dans un corpus de thèse : Balzac et Zola face à la comtesse de Ségur ?
Christine / Salimat ABUBAKARI
Coralie BOURNONVILLE
 

2013-2014: LA PAROLE DE L'AUTRE

Transversale par excellence, la parole de l’autre est un thème qui permet, pour les membres du CERR et du LESCLAP, de travailler sur des mêmes objets d’études tout en déployant des méthodes de recherche différentes, dans le but de montrer comment des sujets communs peuvent être investis différemment selon les disciplines. En cela, il nous a paru propice au dialogue disciplinaire qui caractérise notre démarche.
Il suppose pour les participants de définir précisément ses outils conceptuels, chaque terme recouvrant des réalités différentes selon la perspective de recherche. La parole, pour les linguistes, objet central et incontournable, s’inscrivant dans le sillon d’une méthodologie d’enquête, espace polyphonique par définition, témoigne d’un usage individualisé et contextualisé de la (des) langue(s) ; pour les littéraires, elle est toujours prise dans le tissu d’une œuvre qui en détermine les caractéristiques, tant génériques que stylistiques. Penser la parole de l’autre nécessite de définir les modalités d’une altérité qui n’est saisissable que relativement à d’autres éléments : l’autre renvoie- t-il à une personne réelle ou à un type construit, concerne-t-il la communauté des autres, ou s’incarne-t-il dans la figure d’autrui comme image d’une altérité radicale ?
Cela nous conduira à envisager la question des outils utilisés pour décrire la parole de l’autre, dont l’identification n’est pas aisée. Si une multitude de procédés – typographiques, rhétoriques, linguistiques, stylistiques, etc. – permettent de signaler sa présence, le problème se pose de façon plus complexe si l’on considère, dans la lignée de la « polyphonie » bakhtinienne, tous les phénomènes de mention qui marquent la co-présence, voire l’écho d’autres paroles. Comment reconnaître cette parole signalée comme différente, étrange ou étrangère, la signifier comme exogène par rapport au discours ?
Il s’agit de savoir comment, mais également pourquoi cette parole se manifeste, en rapport avec les stratégies discursives ou auctoriales qui manipulent la parole de l’autre dans un but argumentatif, mais qui peuvent aussi la faire intervenir de façon moins délibérée ou moins maîtrisée. Relais ou repoussoir, cette intervention a des implications éthiques et idéologiques, donner la parole à autrui permettant de lui offrir un espace qui pourrait, paradoxalement, le faire devenir moins autre.
Les responsables du séminaire en 2013, Renoir Bachelier, Audrey Faulot & Fanny Martin

 
Séance du mercredi 12 juin 2013
Introduction du séminaire (Renoir Bachelier, Audrey Faulot & Fanny Martin)
Présentation du LESCLAP (Fanny Martin).
Présentation du CERR (Audrey Faulot & Renoir Bachelier).
Présentation des sujets de recherche des doctorants présents.
Fanny Martin & Maxence Rogandji pour le LESCLAP,  « La parole de l’autre dans ses dimensions linguistiques et sociolinguistiques »
Audrey Faulot pour le CERR, « La parole de l’autre dans ses dimensions littéraires »
Isabelle Hautbout – Expérience de parcours : de la thèse et au recrutement MCF
Discussion (méthodologie, outils, et questions diverses…)
Évocation et mise en discussion des projets futurs du séminaire : thématiques et intervenants.

Bilan du séminaire au 30 juin 2014: L'expérience d'un séminaire de recherche linguistique et littérature: confluence et transversalité
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