L' axe transversal, « Circulations intermédiatiques : langues, genres, supports », devenu « Fabrique de l’intermédialité » a encadré encadre des recherches croisées sur la circulation d’objets ou de formes entre ces différents médias que sont la littérature, la musique, la peinture, le cinéma, la radio et les arts de la scène, dans une perspective qui, d’une part, fait effort pour décrypter les interférences et les interactions entre ces médias que caractérise la variété de leurs supports (oraux ou écrits, ou encore relevant de la représentation scénique ou filmique), de l’autre, s’interroge tant sur les modalités que sur les sens induits par ce processus qui peut aller jusqu’à l’hybridation, dans une approche qui est aussi bien esthétique qu’historienne ou linguistique que sémiotique. En tant que tel le champ visé par ces recherches intermédiales engage résolument à l’interdisciplinarité et accueille les travaux de recherche des membres de toutes les disciplines représentées dans le CERCLL.
Littéraires, comparatistes, linguistes, historiens des idées et des formes et civilisationnistes sont ainsi engagés à enrichir leurs recherches d’une réflexion intermédiale qui porte sur l’interaction esthétique entre les arts. Ces recherches en retour nourrissent la réflexion sur les contours du concept d’intermédialité. Au-delà de la simple identification du caractère pluri- ou multi-médiatique de certains objets, il s’agit en effet d’analyser la dynamique des relations entre supports et médias qu’engagent ces objets, et d’étudier les formes nouvelles que produisent ces relations.
Le colloque international «
Littérature et arts face au terrorisme » (29-30 sept.- 1er oct. 2016), organisé par C. Grall avec M.-F. Melmoux-Montaubin à la Bibliothèque municipale d’Amiens, s’est inscrit dans cette visée. Il a permis, en effet, de confronter la façon dont les différents médias (peinture, arts graphiques, littérature, écriture journalistique ou dispositifs texte-image en ligne) articulent en discours, depuis les guerres de religion jusqu’à la période immédiatement contemporaine, les réactions humaines à la terreur et au terrorisme.
L'axe « Circulations intermédiatiques » accueille les recherches sur les réécritures, adaptations et détournements de récits (fictionnels ou non) dans d’autres genres ou, inversement, les mises en récit (fictionnel ou non et/ou relevant aussi du dissertatif) de représentations picturales, théâtrales (lyriques ou non) et filmiques, ou de textes d’histoire. De plus, il rassemble les études de transpositions, tant de textes littéraires que de discours ou de textes d’histoire ou d’idées par la musique et/ou par les arts visuels, fixes ou animés, ou encore dans des genres hybrides émergents, du roman graphique aux œuvres numériques à visée esthétique aussi bien que documentaire. Une attention particulière y est accordée aux genres, tant anciens que modernes, qui combinent littérature, musique et images, de l’opéra au vidéo-clip ; enfin, dans l’ordre formel, l’étude, au-delà de la contamination des formes, de l’hybridation des langages et de la fluctuation des différents signes et des différents codes entre les médias.
Par ailleurs, l’axe transversal « Circulations intermédiatiques : langues, supports, genres » sert de cadre à l’organisation de concerts, de concerts-lectures et d’expositions-lectures associés aux journées d’étude et aux colloques qui relèvent tant des axes de spécialités que des autres axes transversaux. Ces manifestations ne sont pas l’adjonction à des activités de recherche d’événements culturels qui seraient seulement décoratifs ou récréatifs, mais bien des tentatives, nourries par la conviction que les arts ne doivent pas être séparés, pour faire vivre, à l’occasion de nos activités proprement scientifiques, des pratiques artistiques multimédiales pour lesquelles cet axe a vocation à être force de proposition. Dans cette mise en actes qu’on entend aussi comme mise à l’épreuve, la recherche n’est pas seulement le lieu de production de nouveaux savoirs, mais un espace ouvert à des pratiques qui constituent autant de nouveaux objets offerts à une réflexion sur l’intermédialité.