Vous êtes ici : Accueil > Équipes > PraLing
Les systèmes linguistiques sont analysés à partir de leurs structures internes (phonologie, morphologie, syntaxe, sémantique, lexique) et à l’interface des différents niveaux. L’objectif est de documenter et de décrire la diversité des langues ainsi que les mécanismes de vitalité et de vulnérabilité et de cerner les phénomènes qui les distinguent, les réseaux dont elles témoignent, les dynamiques qu’elles englobent (langues en contact, langues collatérales, langues d'héritage, langues en danger, ...).
Le travail sur les contacts entre les langues et les phénomènes de variation engage plusieurs domaines : les contacts entre langue officielle et langues collatérales ; les dynamiques sous-tendant la diversité interne à une langue ; les pratiques linguistiques donnant lieu à la pidginisation et à la créolisation de langues aussi bien dans des contextes de colonisation qu’en dehors de ceux-ci, voire en général ; la documentation et la conservation des langues en lien avec les représentations spontanées (jugements des locuteurs) ; les contacts avec et entre les langues d’immigration et les langues autochtones, compte tenu des enjeux des mouvements migratoires dans un contexte de mondialisation. Cet axe se prévaut de la grande richesse de langues représentées au sein de l'équipe : langues romanes, langues de Chine, du Tibet, des Amériques, susceptibles d’approches similaires entre autres.
En complément de ce premier regard empirique et analytique porté sur les données linguistiques, l’attention se déplace sur les représentations métalinguistiques savantes (grammaires, dictionnaires, recueils, manuels…). L’analyse de ces représentations et des épistémologies corrélées amène à s’interroger sur l’existence de traditions sur le long terme de la culture linguistique. Ces traditions construisent et relaient un héritage de pratiques descriptives, normatives et théoriques dont il importe de retracer la circulation, la productivité ainsi que les effets d’obsolescence en regard des contextes scientifiques dans lesquels cet héritage culturel est convoqué et/ou réactivé. Les représentations linguistiques sont également appréhendées à travers les imaginaires culturel et idéologique qui les informent.
Les processus de transmission des pratiques linguistiques sont analysés également en lien avec la didactique des langues en contexte d’apprentissage ou d’acquisition de langues non-maternelles. Dans ce cas, plusieurs paramètres d’appropriation sont envisagés : la spécificité des publics et des objectifs, le capital plurilingue des locuteurs (à travers l’intercompréhension), l’acquisition de langues étrangères ou secondes (en milieu institutionnalisé et/ou en milieu naturel), tout comme la didactique des langues dans des contextes de langues non maternelles (en milieu institutionnel, par exemple), avec ou sans le recours aux technologies de l’information et de la communication (TICE).
L’étude des pratiques linguistiques amène à prendre en compte la transformation de celles-ci dans l’écosystème digital et à dégager les spécificités des productions sémiotiques nativement numériques (discours, textes, images, vidéos, etc.). L’objectif est d’observer dans quelle mesure les nouveaux supports multimédias participent à la grammatisation des langues en tant que glottopolitiques et d’étudier comment l’écologie de la communication s’adapte aux processus de désintermédiation et de réintermédiation activés par les cultures du numérique.